NOTES HISTORIQUES

Grâce à de nombreux dessins, les modèles en bois ont d’abord été réalisés à l’échelle 1 :1, puis la version en plâtre et enfin les cires pour les moulages. En ce qui concerne le travail décisif et très complexe de moulage des bronzes, des noms reviennent avec insistance dans les documents, il s’agit de Domenico et Gregorio di Rossi, Orazio Albrizzi et, en qualité de doreur, Simone Lagi. L’inauguration du Baldaquin a eu lieu le 29 juin 1633, mais les travaux se poursuivirent pendant deux ans jusqu’en 1635.
Le monument en bronze doré, haut de près de 29 mètres, repose sur quatre fines colonnes torsadées (présentées à Saint-Pierre le 29 juin 1627) inspirées des colonnes de marbre disposées autour de la tombe de Pierre dans l’ancienne basilique : des colonnes que l’on pensait provenir du Temple de Salomon à Jérusalem et qui sont visibles aujourd’hui sur les quatre puissants piliers qui soutiennent la grande coupole des Loggias des Reliques. La dernière intervention importante et radicale sur le Baldaquin de Saint-Pierre remonte à l’année 1758 : une grande équipe d’artisans et d’ouvriers spécialisés (jusqu’à soixante personnes par jour) y a travaillé pendant environ trois mois. Le Baldaquin a ensuite été soigneusement nettoyé, les nombreuses oxydations éliminées, divers composants consolidés et sécurisés, les pièces détériorées ou manquantes furent réparées et refaites et, surtout, la dorure fut largement reprise ou refaite.
Les documents conservés dans les Archives historiques de la Fabrique de Saint Pierre sont éloquents à cet égard.
DESCRIPTION
Il repose sur quatre magnifiques colonnes, hautes de 11,20 m et pesant environ 9 tonnes chacune, coulées en trois sections et, pour accentuer leur étanchéité statique, partiellement remplies de béton. Les colonnes sont placées sur de hauts piédestaux (2,60 m) portant les armoiries papales avec les symboliques « abeilles Barberini ».
Les quatre colonnes de bronze, ornées de branches de laurier et d’angelots, sont surmontées de chapiteaux corinthiens ; L’architrave présente deux décorations différentes : l’une avec des burlesques et l’autre avec des dauphins, tandis que la frise affiche le symbole Barberinien du soleil ainsi que des ovules, des visages grotesques et des feuilles de laurier.

En dessous pendent de grands nœuds, éléments décoratifs qui évoquent des tissus et des décorations suspendues et caractérisant, ainsi comme dans l’intention de l’auteur, un grand baldaquin processionnel.
Enfin, le couronnement est complété par des paires d’angelots soutenant les symboles de Pierre et de Paul, tandis que le soi-disant « ciel » – le plafond de la partie intérieure – est réalisé en bois peint et doré ; au centre se trouve la colombe du Saint-Esprit dans une corniche avec des harpies, des enroulements en acanthe et, une fois de plus, les abeilles Barberini.
Ce dernier est un élément décoratif insistant dans des dizaines de spécimens ensemble avec de nombreux autres petits détails naturalistes tirés de la tradition romaine de la fin du XVIe siècle, apposés et par exemple, à la base des colonnes, tels que : une médaille papale ou un chapelet sur le côté sud-ouest, une mouche sur le côté sud-est, un lézard qui dévore un scorpion sur le côté nord-est, et encore, un lézard et une médaille sur le côté nord-ouest. Les raffinements décoratifs dérivés de la vie comme le contraste entre le bronze sombre et l’or placent la structure architecturale monumentale sur un pied d’égalité avec une précieuse pièce d’orfèvrerie.
La partie supérieure du grenier présente quatre rouleaux tripartites à dos de dauphins et de grandes feuilles de palmier, à la base desquels se trouvent quatre anges artistiques (environ 4 mètres de haut, pesant environ 2,5 tonnes), réalisés entre 1628 et 1633, tenant des couronnes de laurier. Les quatre grands anges alternent – comme mentionné – avec quatre paires d’angelots (environ 2,2 mètres de haut) portant les clés et le trirègne de saint Pierre et l’épée et le livre de saint Paul.
Le fronton est dominé par la croix (2,2 m de haut) posée sur un globe : en fait un ovoïde à observer correctement d’en bas. Initialement, le Bernin avait prévu une statue dorée du Sauveur de 3,50 m de haut pour couronner le Baldaquin, sur laquelle on travaillera jusqu’à quelques mois avant l’inauguration.
La Baldaquin peut être considérée comme une œuvre monumentale « multi-matériaux » car si apparemment elle n’est constituée que de bronze et de bronze doré, en réalité elle a été réalisée avec d’autres matériaux tels que : le bois, d’essences et de caractéristiques physiques différentes, pour les parties décoratives et structurelles, le fer pour les renforts mais aussi sous forme de fil pour les reliures, Le cuivre travaillé en feuilles en porte-à-faux pour la création de figures et de détails décoratifs, les marbres pour les quatre piédestaux de base des colonnes et un mortier similaire au béton pour remplir les colonnes et leur donner la capacité de supporter le poids de la grande partie supérieure.
Le plafond intérieur est en bois et les dizaines de différentes pièces en bronze doré sont assemblées au moyen de structures et de renforts en fer non visible.
Des dizaines de documents d’archives fournissent également les activités spécifiques et les matériaux utilisés : béton et matériaux de construction, ainsi que le bois et le fer pour la structure, cuivre, bronze et or pour les décorations.
Les parties en marbre des quatre socles des colonnes ne doivent pas être négligées. La dorure a été réalisée à l’aide de différentes techniques : amalgame au mercure, à feuille et au contact.
La présence des symboles de la Famille Barberini imprègne sur tout d’une manière presque obsessive : les abeilles et le soleil rayonné ainsi que les chérubins, les frondes d’arbres, les têtes feuillues, les petits animaux et les chérubins.